Armand Thibaudeau

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Armand Thibaudeau
Description de l'image Armand_Thibaudeau_B.jpg.
Naissance
Aizenay (Vendée)
Décès (à 71 ans)
15e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Français
Activité principale
secrétaire général de la FGSPF (1919-1954)
Autres activités
secrétaire général de l’UIOCEP puis de la FICEP (1919-1954)
Distinctions
officier de la Légion d’honneur,
officier d'Académie,
commandeur de l'ordre de Saint-Sylvestre,
commandeur de l'ordre royal de Saint-Sava de Yougoslavie,
chevalier de l'ordre du Lion blanc tchécoslovaque.
Signature de Armand Thibaudeau

Armand Thibaudeau né le à Aizenay (Vendée) et mort le à Paris est un dirigeant des patronages, secrétaire général de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France puis de la Fédération sportive de France ainsi que de la Fédération internationale catholique d'éducation physique et sportive. Il est promu officier de la Légion d’honneur en 1950.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le [1], Armand Thibaudeau effectue ses études secondaires au collège des Sables-d'Olonne avant de monter à Paris en 1904. Il s’inscrit alors au patronage Olier[J 1] dirigé par l'abbé Esquérré puis s’engage dans les commissions sportives de l’Union régionale de la Seine où il s’investit dans le football, l’athlétisme et le tennis. Il ne tarde pas à rejoindre alors Paul Michaux et les personnalités parisiennes les plus marquantes de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF). À la suite d'une paralysie de quatre ans, il meurt le à Paris. Ses obsèques sont célébrées le en l'église Saint-Antoine-de-Padoue. La messe est dite par le chanoine Jean Wolff, conseiller ecclésiastique de la FSCF en présence de nombreuses délégations : Direction générale de la jeunesse et des sports, hôtel de ville de Paris, mouvements, fédérations sportives, presse, Garde républicaine, comité central, commissions et associations de la FSCF. Il est inhumé le même jour au cimetière d'Henrichemont dans le Cher[2].

Engagements associatifs[modifier | modifier le code]

Du football au baseball[modifier | modifier le code]

Dans l’ombre de Charles Simon, il se consacre d’abord au football dont il gravit tous les grades d’arbitrage au sein du Comité français interfédéral (CFI) [J 1]. C’est ainsi qu’il est appelé à arbitrer la seconde édition de la finale de la Coupe de France[3] mais il s’intéresse aussi déjà aux premiers pas du basket, activité plus adaptée à l’exiguïté des cours des patronages parisiens. Le , il succède à Henri Delaunay au secrétariat général de la FGSPF[4], poste où il seconde successivement et bénévolement — sa situation personnelle le permettant — les présidents Paul Michaux puis François Hébrard, jusqu’au . Sa présence est également notable dans les structures du baseball. Élu le au comité de la Fédération française de baseball et softball (FFBS) il en devient immédiatement vice-président et le reste jusqu'au . Il y assure également le poste de trésorier général du au , cumulant les deux fonctions pendant 6 ans de à [5].

Discrétion, organisation et conviction[modifier | modifier le code]

Son extrême discrétion rend encore difficiles aujourd’hui les recherches sur celui qui a consacré 16 ans de sa vie au baseball et s’est trouvé durant 35 ans à la tête d’une composante majeure du sport français dans l'entre-deux-guerres. Il est en particulier l'artisan majeur de plusieurs grands championnats de gymnastique dont ceux de Strasbourg en 1921 (266 associations, 18 000 gymnastes et musiciens)[J 2], des 21 et à Paris (600 associations, 28 000 gymnastes et musiciens)[J 3], de 1932 à Nice (422 associations, 19 000 gymnastes et musiciens)[J 4], de 1937 à Paris (900 associations, 25 000 gymnastes et musiciens à l'occasion de l'Exposition universelle[J 4] et enfin de 1948 à Paris également (12 000 gymnastes et musiciens) au sortir de la guerre à l'occasion du cinquantenaire de la FSF[J 5].

Il est aussi à l'origine de déplacements importants hors métropole et de leur logistique : Liège et Maribor en 1920[J 6], Brno du 16 au avec train spécial pour les 300 participants[J 7], Prague en 1929, Anvers en 1930, Vienne en 1936, Liège en 1939[J 8] et surtout Alger pour célébrer, le , le centenaire du débarquement de Sidi-Ferruch : 70 associations avec 3 000 gymnastes et 500 musiciens pour un grand concours fédéral[J 4]. La Ganda de Gand complète les effectifs et trois bateaux spéciaux partent de Marseille : le Lamoricière, le duc d’Aumale, l’Espagne[6]. Il valorise ces réalisations à travers un important réseau de communication établi par ses soins et ceux de François Hébrard au profit de la fédération[7].

Armand Thibaudeau reste célèbre pour sa résistance ferme et lucide à la politique de Vichy[J 9] et ses joutes avec Jean Borotra, commissaire général à l’éducation générale et aux sports de 1941 à 1942, qui lui aurait dit : « Thibaudeau, je vous briserai » ce à quoi il aurait répondu : « J’étais là avant vous, j’y serai encore après[J 10] ». Sa modération et sa clairvoyance permettront à la fédération de traverser au moindre mal cette période complexe[8]. Le , Armand Thibaudeau est nommé délégué officiel à la commission confédérale des loisirs de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC)[J 11]. En 1947, sous son mandat, la FGSPF devient Fédération sportive de France (FSF) et garde ce sigle jusqu’en 1968 où elle devient Fédération sportive et culturelle de France (FSCF).

Fonctions internationales[modifier | modifier le code]

De 1919 à 1954, Armand Thibaudeau assure également le poste de secrétaire général de l’Union internationale des œuvres catholiques d’éducation physique (UIOCEP)[9] qui devient en 1947 Fédération internationale catholique d’éducation physique et sportive[10] (FICEP). À ce titre il est reçu, en compagnie de François Hébrard, par Pie XI en 1925 à l'occasion de l'Année sainte[11].

Notoriété[modifier | modifier le code]

Officier de la Légion d’honneur.

Il reçoit la Légion d'honneur en 1939 pour 31 ans de service à la FGSPF[J 12] et Gaston Roux, directeur général de la jeunesse et des sports, lui remet la médaille d’officier le [J 13]. Il est en outre[12] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Autres références :
  1. Robert Hervet 1948, p. 64
  2. « Armand Thibaudeau : Les obsèques », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 4
  3. « Armand Thibaudeau », sur .footballdatabase.eu (consulté le )
  4. Robert Hervet 1948, p. 65
  5. http://www.ffbsc.org/imgs/docu/2012-11-09-Tableau_historique_du_Bureau_FFBS.pdf
  6. Robert Hervet 1948, p. 80 et 144
  7. Fabien Groeninger 2002, p. 17-29
  8. Fabien Groeninger 2004, p. 108-111;114;170
  9. Robert Hervet 1948, p. 115
  10. Laurence Munoz et Jan Tolleneer 2011, p. 337
  11. Fabien Groeninger 2004, p. 30,31
  12. « Armand Thibaudeau (1886-1958) », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 1

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Fabien Groeninger, « Sportifs, gymnastes catholiques et propagande (1918-1939) », Cahiers d'histoire, no 88 « Sport et propagande en Europe (XIXe – XXe siècles) »,‎ , p. 17-29 (lire en ligne [[PDF]])
  • Fabien Groeninger, Sport, religion et nation, la fédération des patronages d'une guerre mondiale à l'autre, Paris, L'Harmattan, , 340 p. (ISBN 978-2-7475-6950-7, BNF 39244145). Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Jean-Marie Jouaret, Petite histoire partielle et partiale de la Fédération sportive et culturelle de France (1948-1998), t. 2, Paris, FSCF (à compte d’auteur, imp. Déja-Glmc), , 1189 p. (ISBN 978-2-9528387-0-2, BNF 41363915). Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Jean-Marie Jouaret, La fédération des sections sportives des patronages catholiques de France (1898-1998), Paris, L'Harmattan, , 245 p. (ISBN 978-2-296-55969-1, BNF 42598758). Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Robert Hervet (préf. François Hébrard), La FSF de 1898 à 1948, Paris, , 173 p. (OCLC 66302325). Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Laurence Munoz et Jan Tolleneer, L’Église, le sport et l’Europe : La Fédération internationale catholique d’éducation physique (FICEP) à l’épreuve du temps (1911-2011), Paris, L’Harmattan, coll. « Espaces et Temps du sport », , 354 p. (ISBN 978-2-296-54931-9, BNF 42427985). Document utilisé pour la rédaction de l’article.