Cri (langue)

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Cri
nēhiyawēwin, nīhithawīwin, nēhinawēwin
ᓀᐦᐃᔭᐍᐏᐣ
Langues filles Métchif
Pays Canada, États-Unis
Région Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Territoires du Nord-Ouest, Montana[1]
Nombre de locuteurs 96 260 (2016)[2]
Typologie polysynthétique
Écriture Alphabet latin et syllabaire autochtone canadien
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau des Territoires du Nord-Ouest Territoires du Nord-Ouest (Canada)
Codes de langue
IETF cr
ISO 639-1 cr
ISO 639-2 cre
ISO 639-3 cre
Étendue macro-langue
Type langue vivante
Glottolog cree1271
Carte
Image illustrative de l’article Cri (langue)
Carte des langues cri-montagnais-naskapi.

Le cri est une langue algonquienne parlée par les Cris.

Le cri avec l'innu-aimun, l'atikamekw et le naskapi forment ensemble un continuum linguistique du golfe du Saint-Laurent jusqu'aux montagnes Rocheuses.

Si on considère le continuum comme une seule langue, le cri est la langue amérindienne la plus parlée au Canada[2] mais souffre de la prédominance de l'anglais.

Variétés[modifier | modifier le code]

Le cri, qui s'étend sur un vaste territoire, comprend de nombreux dialectes ou variétés locales. Elles se distinguent par le traitement différent du -l- du proto-algonquien. De l’ouest à l’est, ces dialectes sont :

Le cri des plaines[modifier | modifier le code]

Aussi appelé « dialecte en y » (ᓀᐦᐃᔭᐍᐏᐣ, nēhiyawēwin) parlé en Alberta, dans le centre de la Saskatchewan et du Manitoba, ainsi qu’au nord du Montana.

Le cri des bois[modifier | modifier le code]

Aussi appelé « dialecte en th (ð) » ou cri des rochers (Nīhithawīwin), parlé au nord de la Saskatchewan et du Manitoba.

Le moskégon[modifier | modifier le code]

Aussi appelé « dialecte en n » Le cri des marécages (Nēhinawēwin) Parlé du nord de la Saskatchewan au nord du Manitoba et jusqu'à la baie d'Hudson, en Ontario.

Le cri de Moose[modifier | modifier le code]

Aussi appelé « dialecte en l » (Ililīmowin) est limité à Moose Factory, dans le nord de l’Ontario, au Sud de la baie d'Hudson.

Les Algonquiennes nordiques du Québec (cri-montagnais-naskapi)[modifier | modifier le code]

Ces dialectes algonquiennes font un continuum inteligible. Ils sont parlés tous au Nord-du-Québec

Cri du Nord-du-Québec[modifier | modifier le code]

Au sud de la côte est de la baie d’Hudson et sur la côte est de la baie de James. La section nommée cri est divisé en sous-diaclectes:

l'iiyiyiuyimuwin (cri de l'Est du nord)

l'iinuuayimuwin (cri de l'Est du sud)[3].

L’atikamekw[modifier | modifier le code]

Aussi appelé « dialecte en r » (parlé dans le centre du Québec). Il comprend le dialecte d'Isle à la Crosse, au Nord de la Saskatchewan mais aussi, sans continuité géographique, le dialecte atikamekw au Québec.

Innu-aimun et naskapi[modifier | modifier le code]

(parlé au centre-nord du Québec, et sur les rives nord du fleuve Saint-Laurent et du golfe du Saint-Laurent);

(parlé au nord-est du Québec et au nord du Labrador).

Écriture[modifier | modifier le code]

James Evans, 1841, Cree script.
Signalisation routière trilingue en cri, anglais et français à Mistissini.

La langue crie peut s'écrire avec un syllabaire créé en 1841 par le révérend James Evans, qu'elle partage avec l'inuktitut et, dans certaines localités, avec l'ojibwé. Voici un tableau désignant les symboles les plus communs en cri.

  -a -o -i -e
-
p-
t-
k-
c-
m-
n-
s-
y-

Livres en syllabaire cri[modifier | modifier le code]

  • Hymn Book. (par James Evans) Norway House, 1841.
  • Catechism. (Trad. James Evans) Rossville, é.n.
  • The Holy Bible. (Trad. John Sinclair, Henry Steinhauer) Londres, 1861.
  • Bunyan: Pilgrim's Progress. (Trad. John Sinclair) Toronto, 1900.
  • Cree Hymn Book. (par John McDougall) Toronto, 1888.
  • Cree Hymn Book. (par Robert Steinauer, Egerton Steinauer) Toronto, 1920.
  • The Epistle of Paul the Apostle to the Galatians. (Trad. Joseph Reader) Oonikup (Northwest Territory), S.a.
  • The Acts of the Apostles and the Epistles. Londres, 1891.
  • The Books of the New Testament. Londres, 1859.
  • The Epistle of Paul the Apostle to the Ephesians; The Epistle of Jacob; The first Epistle General of John. (Trad. Thomas Hullburt) Rossville, 1857.
  • The Travellers' Spiritual Provision (Calender) S.l., s. a.
  • The Handbook to Scripture Truth: Words of Admonition, Counsel and Comfort. Toronto, 1893.
  • Prières, Cantiques, Catéchisme etc. en langue crise. Montréal, 1886.

Apprentissage[modifier | modifier le code]

Une application cellulaire permettant d'apprendre le moskégon (ou « dialecte en n ») est créée en 2021[4].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) F. Luis Barber, James Evans and the Cree Syllabic, dans Victoria Library Bulletin Toronto, juillet 1940, vol. 2, no 2, 16 p.
  • (en) Burwash, Nathaniel, The Gift to a Nation of Written Language, S.l., 1911, 21 p.
  • (en) James Evans, Cree Syllabic Hymn Book, Norway House, 1841, dans Bibliographical Society of Canada, Facsim, Series 4, Toronto, 1954, 23 p.)
  • (en) Margaret Ray, The James Evans Collection, dans Victoria Library Bulletin Toronto, juillet 1940, vol. 2, no 2, 16 p.
  • (en) Christoph H. Wolfart, Plains Cree: A Grammatical Study, Transactions of the American Philosophical Society, New Series, vol. 63,5, Philadelphie, The American Philosophical Society, 1973 (ISBN 0-87169-635-5)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le cri des plaines est parlé dans une réserve du Montana.
  2. a et b « Langue – Faits saillants en tableaux, Recensement de 2016 », sur statcan.gc.ca, Statistique Canada (consulté le ).
  3. Mimie Neacappo, "Land Talk" in Iiyiyiuyimuwin (Eastern James Bay Cree), Carleton University, (lire en ligne)
  4. Zoé Le Gallic-Massie, « Un jeune Autochtone lance une application cellulaire pour apprendre le cri », Radio Canada,‎ (lire en ligne)