Georges Perec

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Georges Perec
Naissance
19e arrondissement de Paris
Décès (à 45 ans)
Ivry-sur-Seine
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement Modernisme, Oulipo

Œuvres principales

Signature de Georges Perec

Georges Perec est un écrivain, poète et verbicruciste français né le à Paris 19e et mort le à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Membre de l'Oulipo à partir de 1967[1], il fonde ses œuvres sur l'utilisation de contraintes formelles, littéraires ou mathématiques, qui marquent son style[2].

Il se fait connaître dès son premier roman, Les Choses. Une histoire des années soixante (prix Renaudot 1965), qui restitue l'air du temps à l'aube de la société de consommation. Suivent, entre autres, Un homme qui dort, portrait d'une solitude urbaine, puis La Disparition, où il reprend son obsession de l'absence douloureuse ; ce premier roman oulipien de Perec est aussi un roman lipogrammatique (il ne comporte aucun « e »). Paraît ensuite, en 1975, W ou le Souvenir d'enfance, qui alterne fiction olympique fascisante et écriture autobiographique fragmentaire. La Vie mode d'emploi (prix Médicis 1978), dans lequel il explore de façon méthodique et contrainte la vie des différents habitants d'un immeuble, lui apporte la consécration. En 2012 paraît le roman Le Condottière, dont il avait égaré le manuscrit en 1966 pendant un déménagement et qui ne fut retrouvé qu'en 1992, dix ans après sa mort[3].

En 2017 il entre dans « La Pléiade ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Vie privée[modifier | modifier le code]

Son père, Icek Judko Perec[4] (1909-1940), et sa mère, Cyrla Szulewicz[note 1] (1913-1943), tous deux juifs d'origine polonaise, se marient en 1934. Georges Perec naît le , vers 21 h, dans la maternité du 6 rue de l'Atlas (19e arrondissement de Paris)[note 2],[5], déclaré le 10 par une jeune employée de maison. Il passe sa petite enfance au 24 rue Vilin (à sa naissance ses parents habitent au 1), dans le quartier de Belleville, où sa mère tient un salon de coiffure jusqu'en 1942[6],[7]. Sa grand-mère paternelle, Rose, tient une épicerie tout à côté, au 23, passage de Pékin[8].

Engagé volontaire contre l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, Icek Perec est mortellement blessé par un obus le [9]. En 1941 la mère du petit Georges, pour lui sauver la vie, l’envoie en zone libre à Villard-de-Lans via un train de la Croix-Rouge. Il y est baptisé. Le petit Georges passe là le reste de la guerre avec une partie de sa famille paternelle, auprès de sa tante et son mari, Esther et David Bienenfeld[10]. Sa mère, arrêtée et internée à Drancy en , est déportée à Auschwitz le de la même année[11]. Georges retourne à Paris en 1945 où il est pris en charge par les Bienenfeld. Ces derniers ont deux filles, dont l’écrivaine Bianca Lamblin.

De 1946 à 1954 Georges Perec fait ses études à l'école communale de la rue des Bauches (Paris XVIe), avant d'intégrer le lycée Claude-Bernard, puis le collège Geoffroy-Saint-Hilaire d'Étampes où il aura comme professeur Jean Duvignaud[12] (avec qui, entre autres, il fondera en 1972 la revue Cause commune). En 1954, après une hypokhâgne au lycée Henri-IV, il commence des études d'histoire qu'il abandonne rapidement. En 1957 il cohabite au 16 rue Charlemagne à Paris IVe.

De à il effectue son service militaire à Pau, dans un régiment de parachutistes. À Paris, en 1959, Georges Perec rencontre Paulette Pétras, étudiante à la Sorbonne, et ils se marient le [13]. Paulette Pétras étant nommée enseignante à Sfax en Tunisie, le couple s'y installe mais revient l'année suivante[13]. Perec devient en 1962 documentaliste en neurophysiologie au CNRS. Il se sépare de Paulette en 1969, mais ils ne divorceront jamais, restant malgré tout étroitement liés jusqu'à la mort de Perec. On lui doit le titre de l'ouvrage Les Choses et elle participe aussi aux rencontres destinées à créer des phrases sans la lettre « e », pour La Disparition. Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, Paulette Perec contribue professionnellement à la constitution de son œuvre : elle écrit des textes, une chronique de sa vie, produit l’inventaire de ses archives et réalise des activités de médiation autour du projet littéraire de Georges Perec[14].

Profondément marqué par la disparition de ses proches (notamment ses parents pendant la guerre), Georges Perec entame une psychothérapie avec Françoise Dolto en 1949. Il entreprend ensuite deux psychanalyses : en 1956 avec Michel de M'Uzan[15], puis de 1971 à 1975 avec Jean-Bertrand Pontalis.

Il vit les six dernières années de son existence avec la cinéaste Catherine Binet dont il produit le film Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz.

Georges Perec meurt le 3 mars 1982, à 45 ans, d'un cancer du poumon à l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine, seulement quelques mois après avoir publié 25 choses à faire avant de mourir[16]. Ses cendres reposent désormais au columbarium (case 382) du cimetière du Père-Lachaise à Paris[17].

L’écrivain[modifier | modifier le code]

Plaque 13 rue Linné (Paris), où il vécut.
Plaque funéraire de Georges Perec au columbarium du cimetière du Père-Lachaise (division 87 ; case no 382).

En 1955 il s'essaye à un premier roman qu'il intitule Les Errants, dont le manuscrit est à ce jour perdu. En 1957 il part pour un long séjour en Yougoslavie, décor d'un nouveau projet de roman, qu'il intitule L'Attentat de Sarajevo[18]. Vers 1960-1961 il rédige un troisième projet de roman, qui est refusé — le manuscrit, retrouvé, sera publié en 2012 sous le titre Le Condottière. Il poursuit son exploration du genre romanesque avec un quatrième projet intitulé J'avance masqué durant l'année 1961, dont le manuscrit est à ce jour perdu également[19].

En 1965 il remporte le Prix Renaudot pour son premier roman Les Choses, puis, en , par l'intermédiaire de son ami, le peintre Pierre Getzler, beau-frère de Jacques Roubaud, il rencontre ce dernier et est coopté pour entrer à l'Oulipo. Cette cooptation marque un point important dans son œuvre littéraire puisque désormais ses textes suivront en général des contraintes de type oulipien. Perec est, avec Raymond Queneau et Italo Calvino, l'un des membres de l'Ouvroir dont les ouvrages ont eu le plus de succès.

À partir de 1976 il publie des mots croisés à un rythme hebdomadaire dans l'hebdomadaire Le Point, soit un total de 135 grilles jusqu'en 1982[20].

En 1978 il publie La Vie mode d'emploi et reçoit pour cette œuvre le prix Médicis. Au même moment, il quitte son emploi au CNRS afin de se consacrer entièrement à l’écriture consécutivement au succès de cette œuvre.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Georges Perec se situe aux croisements de l'art engagé comme Jean-Paul Sartre le développe, et des avancées formelles du Nouveau Roman : il ne s'accorde ni avec l'un ni avec l'autre, mais il veut appuyer son œuvre sur le réalisme. À ses débuts il se sent proche des idées du philosophe Georg Lukács, qui affirme le réalisme comme le fondement de la littérature, dans une esthétique où elle finit par être représentée en totalité. Mais à partir de là Perec s'éloigne très tôt de ces idées, préférant ce qu'il nommera l'« infra-ordinaire », c'est-à-dire le quotidien banal, pour travailler sa créativité[21],[22].

Mais comment Georges Perec pourrait-il parler de réalité alors que des parties entières de son enfance sont inaccessibles ? Robert Antelme, écrivain qui lui est contemporain, va lui montrer la voie[23]. Pour compenser le vide de mémoire, Perec réalise une exploration minutieuse de ses souvenirs, à partir des quelques traces qui lui restent, puis procède à des accumulations, éparpille et même cache ses quelques réminiscences dans ses romans, transforme ses œuvres en un mécanisme de révélation de mémoire. Par exemple, chaque chapitre des Choses ou de la Vie Mode d'emploi commence par une histoire qu'il a réellement vécue. Ainsi, son projet littéraire embrasse toute sa vie d'écrivain, même - ou surtout ? - dans ses fictions. Il n'y poursuit pas directement sa vie oubliée, mais réfléchit d'abord aux mécanismes de sa mémoire[21].

Romans[modifier | modifier le code]

Georges Perec s'est fait connaître dès la parution de son premier roman, Les choses. Une histoire des années soixante, publié par Maurice Nadeau dans sa collection des Lettres nouvelles, chez Julliard. Cet ouvrage, qui restitue l'air du temps à l'orée de la société de consommation, est couronné par le prix Renaudot[24] en 1965 et rencontre un vif succès.

Ayant signé chez Denoël pour ses cinq prochains livres, il surprend avec son œuvre suivante, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? La critique est déroutée : elle ne retrouve pas l'auteur qu'elle connaissait — un fin observateur de la vie quotidienne[25] — dans ce roman faussement drolatique, au ton primesautier, au comique basé sur la récurrence d'une incertitude onomastique et, qui plus est, doté d'un index savamment incomplet.

Un homme qui dort, portrait d'une solitude urbaine autant inspiré par Kafka que par le Bartleby de Melville, achève de classer son auteur parmi les inclassables, ce que confirme La Disparition, premier roman oulipien de Perec. Au-delà de la prouesse lexicographique de ce roman lipogrammatique qui ne comporte aucun « e », Perec reprend aussi sa thématique de l'absence, et la douleur qu'elle engendre.

Il inverse ensuite la contrainte lipogrammatique dans Les Revenentes, où il n’utilise que la voyelle « e » à l’exclusion de toutes les autres, même au prix de libertés orthographiques (c'est donc aussi un lipogramme, puisque les lettres a, i, o, u et y n'y sont pas utilisées ; et même un lipogramme d'un genre particulier, à savoir un monovocalisme en e).

Georges Perec oublie la forme romanesque en publiant la relation de cent vingt-quatre de ses rêves (La Boutique obscure, 1973) et un livre examinant son rapport à l'espace, de celui de la page blanche à l'espace du vide sidéral, en passant par l'espace urbain (Espèces d'espaces, 1974).

Ensuite il achève W ou le souvenir d'enfance, qui paraît en 1975. Très estimé, ce grand roman moderne obtient un succès critique qui place son auteur parmi les meilleurs de son temps. L'alternance binaire d'une fiction fascisante et d'une écriture autobiographique fragmentaire adosse une histoire collective fantasmée au destin singulier de l'orphelin qu'est l'auteur[26].

Alphabets est la transposition en poésie d'un principe de la musique dodécaphonique : ne pas réutiliser une consonne d'un ensemble avant d'avoir fait usage de toutes les autres consonnes du même ensemble.

La consécration atteint Georges Perec en 1978 avec la publication de La Vie mode d'emploi. Cet ouvrage, qui arbore en couverture le mot « romans » — au pluriel — obtient le prix Médicis et un grand succès public, qui permet à son auteur de se consacrer exclusivement à son art : il abandonne son travail de documentaliste[27]. Cet incroyable enchevêtrement de contraintes est probablement son livre le plus abouti. Georges Perec y explore de façon méthodique la vie des différents habitants d'un immeuble, selon une contrainte de circulation : la polygraphie du cavalier. À cette première contrainte s'ajoutent de nombreuses autres, qui sont ordonnées selon un bi-carré latin orthogonal d'ordre 10. Bien que ces contraintes soient peu évidentes à la lecture de ce livre-puzzle, elles ont été mises à la disposition du lecteur par l'édition du Cahier des charges de La Vie mode d'emploi (CNRS/Zulma, 1993).

Il voit publier trois derniers ouvrages : en 1979, le roman Un cabinet d'amateur, histoire d'un tableau (Balland) et, en 1980, La Clôture et autres poèmes et Récits d'Ellis Island, histoires d'errance et d'espoir. Mais il n'achève pas son roman « 53 jours » — dont le titre fait référence au temps que la rédaction de La Chartreuse de Parme demanda à Stendhal — et qui sera publié après sa mort.

En avril 2022, 40 ans après sa mort, est publié un inédit de Georges Perec. Il s'agit d'un recueil de 133 textes où il parcourt Paris pendant six ans, intitulé Lieux[28].

Radiophonie[modifier | modifier le code]

Comme d'autres auteurs français des années 1960, Georges Perec a également, en Allemagne, une activité d'auteur radiophonique. Sa pièce Die Maschine (écrite avec Eugen Helmlé) remporte un grand succès lors de sa radiodiffusion par le Saarländischer Rundfunk. Elle sera suivie de quatre autres pièces, dont certaines seront également jouées au théâtre en France (Wucherungen, devenue L'Augmentation pour la mise en scène de Marcel Cuvelier en ).

Installé dans un car studio au carrefour Mabillon à Paris, Perec décrit pendant plus de six heures le spectacle de la rue : Tentative de description de choses vues au carrefour Mabillon le est un essai radiophonique diffusé sur France Culture le , dans une réalisation de Nicole Pascot[29].

Le jeu de go[modifier | modifier le code]

Après la parution de La Disparition, Georges Perec publie avec Jacques Roubaud et Pierre Lusson un traité sur le jeu de go, qu'il pratique notamment au moulin d'Andé ; il est l'un des premiers joueurs de go français, bien que son niveau soit toujours resté faible[30]. Il mène de front plusieurs travaux d'écriture dont certains (L'Arbre, Lieux) n'aboutiront pas.

Feuilleton littéraire[modifier | modifier le code]

Il pratique l'écriture feuilletonnesque à partir du 81e numéro de la Quinzaine littéraire, le bimensuel de Maurice Nadeau, où il livre ce qui deviendra la partie fictionnelle de W ou le Souvenir d'enfance. Mais la noirceur de son invention déroute le lectorat. Éprouvant par ailleurs des difficultés d'écriture, Georges Perec interrompt cette publication périodique.

Cinématographie[modifier | modifier le code]

Entre 1973 et 1975 il écrit deux épisodes de la série télévisée documentaire Chroniques de France produite par Fred Tavano (dont la n° 95). Il accepte ensuite que soit porté à l'écran son roman Un Homme qui dort , sous la direction de Bernard Queysanne. Au-delà de l'interprétation de l'unique acteur du film, Jacques Spiesser, du travail sur la bande son effectué par Philippe Drogoz (qui fut diffusée à la radio) et de la photographie opérée par Bernard Zitzermann, le film est récompensé par le prix Jean-Vigo en 1974. L'année suivante il écrit et prête sa voix pour un épisode de La Vie filmée des Français, une série documentaire télévisuelle de Jean Baronnet conçue à partir d'archives de films 9,5 mm Pathé-Baby. Il travaille sur le scénario original de Ahô... au cœur du monde primitif, un documentaire canadien réalisé par Daniel Bertolino et François Floquet, sorti le . Il retrouve Queysanne dans l'écriture du 36e épisode de la série Cinéma 16, intitulé L'Œil de l'autre, diffusé le sur FR3.

En 1978 il participe à l'écriture et aux dialogues de Série Noire (1979) d'Alain Corneau (Alain Corneau a expliqué son choix de Perec comme dialoguiste : « C’est un dialogue qui a l’apparence d’être comme dans la vie. Maintenant, si j’ai pris Perec, ce n’est pas par hasard. Le pari était de prendre l’apparence du naturalisme, mais surtout de ne pas y tomber. Il fallait faire quelque chose de totalement irréaliste. Ce que disent les personnages dans le film, c’est sans arrêt à partir d’une base de lieux communs… Toutes les expressions sont retournées, utilisées au deuxième degré. Perec est un génie dans ce sens-là », L'Avant-scène cinéma, no 233, 1er octobre 1979, p. 6), ainsi qu'au scénario du dernier film de Jean-François Adam, Retour à la bien-aimée. Le est diffusée à la télévision son unique réalisation, Les Lieux d'une fugue, court-métrage élaboré avec Bernard Zitzermann, et raconté par Marcel Cuvelier.

En 1979 Perec filme ensuite à Ellis Island avec Robert Bober l'exploration de leurs racines juives communes dans Récits d'Ellis Island (1980).

Il produit enfin le film Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz (1980) écrit et réalisé par sa compagne Catherine Binet.

Les exercices de style[modifier | modifier le code]

Jouer et notamment jouer avec les mots est une des caractéristiques fortes des travaux de Perec. En plus d'ouvrages remarquables, comme La Disparition et Les Revenentes, il a créé de nombreux exercices de style :

Postérité[modifier | modifier le code]

L'Association Georges Perec[modifier | modifier le code]

imitation d'une plaque de nom de rue parisienne, se lisant « 2012 ; place Georges Perec ; écrivain français 1936-1982 » ; tous les E ont été effacés.
Plaque « Disparition » en hommage à Georges Perec.
Œuvre de l'artiste Christophe Verdon. Café de la Mairie, place Saint-Sulpice à Paris.

Créée à la fin de l'année 1982 par Éric Beaumatin, l'Association Georges Perec[33] a « pour but de promouvoir la lecture, l'étude et le rayonnement de l'œuvre de Georges Perec et de développer, de conserver et exploiter un fonds documentaire qui est sa propriété et dont la vocation est publique ». Ce fonds documentaire comprend la quasi-totalité des éditions françaises et étrangères des œuvres de Perec, ainsi que des études consacrées à cet auteur. Elle accueille également les travaux universitaires, francophones ou non, se rapportant à celui-ci.

Sise à Paris, à la bibliothèque de l'Arsenal, l'Association Georges Perec accueille les chercheurs lors de sa permanence hebdomadaire. Elle organise un séminaire précédemment mensuel, maintenant annuel, où, depuis 1986, des chercheurs viennent présenter leurs travaux. Elle publie un bulletin bisannuel interne ainsi que les Cahiers Georges Perec[34].

Hommages[modifier | modifier le code]

Odonymie[modifier | modifier le code]

Sont nommés en hommage à Georges Perec :

Astronomie[modifier | modifier le code]

L'astéroïde (2817) Perec, découvert en 1982, porte son nom.

Philatélie[modifier | modifier le code]

La Poste française a édité un timbre Georges Perec 1936-1982 dessiné par Marc Taraskoff, d’après une photo d'Anne de Brunhoff, et gravé par Pierre Albuisson, émis le .

Web[modifier | modifier le code]

Le , soit 80 ans après sa naissance, Google lui dédie un doodle[36].

Le 13 mars 2018 une journée entière est consacrée à Georges Perec sur Twitter. Ce #JourSansE, organisé par Réseau Canopé[37] sur une idée d'Emmanuel Vaslin, a vu la publication sur le réseau social de 10 000 contributions, respectant la double contrainte des 280 caractères et du lipogramme en "e", clin d'œil à son roman La Disparition[38],[39],[40],[41].

Chaque vendredi matin, de janvier à juin 2020, Emmanuel Vaslin invite sur Twitter tous les contributeurs intéressés à partager des fragments d’écriture respectant la contrainte des 280 signes et incluant le hashtag #infraPerec, répondant en clin d’œil à son ouvrage L'Infra-ordinaire[42] aux questions posées par un objet du quotidien, du banal, de l’ordinaire (mes chaussures, ma rue, ma boîte aux lettres, l'écran de mon téléphone...)[43],[44].

Le 3 mars 2022, pour les 40 ans de la mort de Perec, Pierre Ménard, Emmanuel Vaslin, Thomas Baumgartner et Hélène Paumier proposent en ligne sur Twitter une performance collective en donnant rendez-vous à qui le veut pour une «Tentative d'épuisement d'un lieu planétaire »[45].

53[modifier | modifier le code]

En mars 2024, les éditions L'Œil ébloui entament la publication de 53 livres de 53 pages écrits par 53 auteurs différents en hommage à Georges Perec[46]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans et récits[modifier | modifier le code]

Divers ouvrages anthumes[modifier | modifier le code]

Ouvrages posthumes[modifier | modifier le code]

  • Épithalames, Oulipo, coll. « La Bibliothèque oulipienne » (no 19), .
  • Tentative d'épuisement d'un lieu parisien, Christian Bourgois, .
  • Penser/Classer, Hachette, coll. « Textes du XXe siècle », .
  • Les Mots croisés II, P.O.L/Mazarine, .
  • « 53 jours », P.O.L, , texte établi par Harry Mathews et Jacques Roubaud, roman inachevé.
  • Entretien avec Gabriel Simony, Bègles, Le Castor astral, .
  • L'Infra-ordinaire, Seuil, coll. « Librairie du XXe siècle », , édition d'Éric Beaumatin, Marcel Bénabou et Maurice Olender.
  • Vœux, Seuil, coll. « Librairie du XXe siècle », , édition d'Éric Beaumatin et Marcel Bénabou.
  • Je suis né, Seuil, coll. « Librairie du XXe siècle », , édition d'Éric Beaumatin, Marcel Bénabou et Philippe Lejeune.
  • Cantatrix sopranica L. et autres écrits scientifiques, Seuil, coll. « Librairie du XXe siècle », , édition de Marcel Bénabou.
  • L.G., une aventure des années soixante, Seuil, coll. « Librairie du XXe siècle », , édition de Claude Burgelin.
  • Cahier des charges de « La Vie mode d'emploi », Paris et Cadeilhan, CNRS/Zulma, , édition de Hans Hartje, Bernard Magné et Jacques Neefs.
  • Beaux présents, belles absentes, Seuil, coll. « Librairie du XXe siècle », , édition d'Éric Beaumatin, Marcel Bénabou et Bernard Magné.
  • Jeux intéressants, Cadeilhan, Zulma, , édition de Bernard Magné.
  • Perec/rinations, Cadeilhan, Zulma, , édition de Bernard Magné.
  • Poésie ininterrompue. Inventaire, Marseille, André Dimanche, , présentation de Bernard Magné.
  • Nouveaux Jeux intéressants, Cadeilhan, Zulma, coll. « Grain d'orage », , édition de Jacques Bens et Bernard Magné.
  • Entretiens et conférences, Nantes, Joseph K.,  ; 2 vol., tome I : 1968-1978 ; tome II : 1979-1981 ; édition de Dominique Bertelli et Mireille Ribière.
  • L'Art et la Manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation, Hachette Littérature, .
  • 56 lettres à un ami, Coutras, Le Bleu du ciel, , édition de Claude Burgelin.
  • « Ce qui stimule ma racontouze », Le Gua/Grenoble, Le Fond du tiroir/Pré carré, , propos recueillis et retranscrits par Claudette Oriol-Boyer, notes de Dominique Bertelli et Mireille Ribière.
  • En dialogue avec l'époque et autres entretiens (1965-1981), Nantes, Joseph K., , édition de Dominique Bertelli et Mireille Ribière.
  • Le Condottière, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », , édition de Claude Burgelin.
  • L'Attentat de Sarajevo, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », , édition de Claude Burgelin.
  • Palindrome, Paris/53-Mayenne, Denoël, coll. « Romans français », , 32 p. (ISBN 9782207158968).
  • Entretiens, conférences, textes rares, inédits, Nantes, Joseph K., , 1096 p., édition de Dominique Bertelli et Mireille Ribière.
  • Lieux, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », (ISBN 978-2-02-111409-6), édition de Jean-Luc Jolly.

Ouvrages collectifs et traductions[modifier | modifier le code]

  • Pierre Lusson, Georges Perec et Jacques Roubaud, Petit traité invitant à la découverte de l'art subtil du go, Christian Bourgeois, , essai.
  • (de) Georges Perec (en collaboration avec Eugen Helmlé), Die Maschine, Stuttgart, Reclam, , pièce de théâtre.
  • Oulipo, La Littérature potentielle. Créations, re-créations, récréations, Gallimard, coll. « Idées », .
  • Harry Mathews (trad. Georges Perec, avec la collaboration de l'auteur), Les Verts Champs de moutarde de l'Afghanistan, Denoël, coll. « Les Lettres nouvelles », .
  • Georges Perec (ill. Cuchi White), Trompe l'œil : six poèmes de Georges Perec et six photographies de Cuchi White, Imprimerie Patrick Guérard, , hors commerce.
  • Le Voyage d'hiver, Hachette, coll. « Saisons », . Le texte parait avec trois autres nouvelles de Serge Rezvani, Jacques Chessex et Jean Freustié dans un recueil hors commerce à tirage unique à 1 000 exemplaires[47]. Deux rééditions posthumes suivent :
  • Robert Bober et Georges Perec, Récits d'Ellis Island. Histoire d'errance et d'espoir, I.N.A./Éditions du Sorbier, .
  • Harry Mathews (trad. Georges Perec, avec la collaboration de l'auteur), Le Naufrage du stade Odradek [« The Sinking of the Odradek Stadium »], Hachette, coll. « P.O.L », .
  • Oulipo, Atlas de littérature potentielle, Gallimard, coll. « Idées », .
  • Oulipo, La Cantatrice sauve, Oulipo, coll. « La Bibliothèque oulipienne » (no 16), .
  • Georges Perec et Cuchi White, L'Œil ébloui, Chêne / Hachette, .
  • Sept sonnets hétérogrammatiques pour accompagner sept graphisculptures de Paolo Boni, R.L.D., .
  • Marcel Bénabou et Georges Perec, Presbytères et prolétaires. Le dossier P.A.L.F.[48].
  • Georges Perec (ill. Fabrizio Clerici), Un petit peu plus de quatre mille poèmes en prose pour Fabrizio Clerici suivi de Un petit peu plus de quatre mille dessins fantastiques, Les Impressions nouvelles, .
  • Georges Perec, Marcel Bénabou (éd.) et al., What a man!, Le Castor astral, .
  • « Cher, très cher, admirable et charmant ami… ». Correspondance Georges Perec : Jacques Lederer (1956-1961), Flammarion, .
  • Harry Mathews, Oskar Pastior et Georges Perec, Variations, Variations, Variationen, Oulipo, coll. « La Bibliothèque oulipienne » (no 91), .
  • Bruno Gibert et Georges Perec, Quelques-unes des choses qu'il faudrait tout de même que je fasse, Autrement Jeunesse, .
  • Jacques Bens et Georges Perec, 50 choses qu'il ne faut tout de même pas oublier de faire avant de mourir, L’œil ébloui, collection Perec 53, n°1, 2024

Textes épars[modifier | modifier le code]

  • Les Lieux d'une ruse, dans La Ruse, revue Cause Commune 1977/1, Union Générale d'Éditions, collection 10/18, 1977.
  • Dans : Oulipo, La Littérature potentielle, Gallimard, collection Idées, 1973 :
    • Histoire du lipogramme
    • Un roman lipogrammatique
    • Traductions lipogrammatiques de poèmes bien connus (Rimbaud et Baudelaire)
    • Palindrome (Edna d'nilu o, mû, acéré, pseg, roeg)
    • Boule de neige
    • Les Horreurs de la guerre, drame alphabétique en trois actes et trois tableaux
  • Dans : Oulipo, Atlas de littérature potentielle, Gallimard, collection Idées, 1981 :
    • X prend Y pour Z
    • Anagramme saturé
    • Variations lipogrammatiques, dont À l'OuLiPo
    • What a man ! , signé Gargas Parac
    • Palindromes syllabiques
    • Séries
    • Quatre figures pour La Vie mode d'emploi
  • Entretiens - 1965, dans Le Cabinet d'amateur, n° 2, automne 1993
  • Dans Le Cabinet d'amateur, n° 3, printemps 1994 :
    • Fragments de désert et de culture
    • L'Esprit des choses
  • J.R. : tentative de saturation onomastique (extraits), Le Cabinet d'amateur, n° 6, décembre 1997

Éditions[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

  • Georges Perec, mode d'emploi, France Culture, mars 2016, 3 épisodes d'une heure. Écouter en ligne

Biographies[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Perec dans W ou le Souvenir d'enfance (première partie, chapitre VIII) orthographie le nom de sa mère « Schulevitz »
  2. Perec écrit dans W ou le Souvenir d'enfance (première partie, chapitre VI) : « Je suis né le samedi […] dans une maternité sise 19, rue de l'Atlas […] »

Références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche « Georges Perec » sur le site de l'Oulipo.
  2. « Si je tente de définir ce que j'ai cherché à faire depuis que j'ai commencé à écrire, la première idée qui me vient à l'esprit est que je n'ai jamais écrit deux livres semblables, que je n'ai jamais eu envie de répéter dans un livre une formule, un système ou une manière élaborée dans un livre précédent. (…) En fait, me semble-t-il, au-delà de ces quatre pôles qui définissent les quatre horizons de mon travail — le monde qui m'entoure, ma propre histoire, le langage, la fiction —, mon ambition d'écrivain serait de parcourir toute la littérature de mon temps sans jamais avoir le sentiment de revenir sur mes pas ou de remarcher dans mes propres traces, et d'écrire tout ce qui est possible à un homme d'aujourd'hui d'écrire : des livres gros et des livres courts, des romans et des poèmes, des drames, des livrets d'opéra, des romans policiers, des romans d'aventures, des romans de science-fiction, des feuilletons, des livres pour enfants… » Georges Perec, Penser/Classer, La librairie du XXIe siècle, Le Seuil.
  3. Voir sur bibliobs.nouvelobs.com.
  4. « La graphie de son nom, Perec, est celle de son père, mais non celle de son grand-père ou de son oncle qui, eux, s'appellent Peretz » Claude Burgelin, Album Georges Perec, Gallimard, 2017, p. 14
  5. Archives de Paris. Dossiers des établissements privés de cure et de prévention, p. 6 [lire en ligne]
  6. « Le Belleville de Georges Perec »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), interview de 3 minutes par Viviane Forrester en 1976.
  7. En remontant la rue Vilin, documentaire de 1992, réalisé par Robert Bober.
  8. Denis Cosnard, Le Paris de Georges Perec : la ville mode d'emploi, Paris/impr. en République tchèque, Parigramme, dl 2022, 127 p. (ISBN 978-2-37395-172-1 et 2-37395-172-X, OCLC 1350364397, lire en ligne)
  9. Claude Burgelin, ib. p. 50.
  10. Claude Burgelin, ib. p. 23.
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