Loleh Bellon

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Loleh Bellon
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie Laure Viole Bellon
Nationalité
Activité
Mère
Fratrie
Conjoints
Jorge Semprún (à partir de )
Claude Roy (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Distinction

Loleh Bellon, née Marie Laure Viole Bellon le à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), et morte le au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), est une actrice et dramaturge française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et proches[modifier | modifier le code]

Fille de la photographe Denise Bellon[1] (1902-1999) et du magistrat Jacques Bellon, Loleh Bellon est la sœur cadette de la réalisatrice Yannick Bellon (1924-2019). Dans son enfance, elle grandit dans le monde du cinéma, de la littérature et de la photographie et devient modèle pour sa mère, pour un certain nombre de publications.

Elle est l'intime d'Anne et Gérard Philipe[2].

Loleh Bellon a été l'épouse de Jorge Semprún, avec lequel elle a un fils en 1947 (l'écrivain et éditeur Jaime Semprún), puis, à partir de 1958, de l'écrivain Claude Roy (1915-1997), qu'elle aime « d'un amour de diamant[2] » et auquel elle ne survit que deux ans.

Carrière : d'abord une comédienne de théâtre…[modifier | modifier le code]

Loleh Bellon est l'élève de Julien Bertheau, de Charles Dullin et de Tania Balachova. Elle débute au Théâtre de l'Atelier d'André Barsacq, en doublure de Suzanne Flon, qui, plusieurs décennies plus tard, sera la comédienne privilégiée de ses pièces. En 1949, Loleh Bellon reçoit le Prix des Jeunes comédiens pour Place de l'Étoile, une pièce de Robert Desnos.

Pendant sa longue carrière, elle joue notamment, en 1961, pour Jean-Louis Barrault, dans le rôle-titre de Judith, de Jean Giraudoux. André Malraux, présent le soir de la générale, dit à l'issue de la représentation à Madeleine Renaud : « Elle est transcendante, cette petite Bellon[3] ».

Le nom du personnage principal du livre de Marguerite Duras, Le ravissement de Lol V. Stein, vient de Loleh Bellon[4].

Elle joue, entre autres, pour Peter Brook, dans Le Balcon de Jean Genet, avec Roger Planchon dans Le Cid de Corneille, pour Jean Renoir qui met en scène Jules César de Shakespeare, avec Patrice Chéreau.

Loleh Bellon, qui joue surtout au théâtre, tient aussi quelques rôles au cinéma (notamment dans Quelque part quelqu'un de sa sœur Yannick Bellon en 1972) et à la télévision.

...qui devient à cinquante ans une dramaturge[modifier | modifier le code]

En 1976, sa première pièce, Les Dames du jeudi, est créée au Studio des Champs-Élysées. Elle réunit un « trio de femmes qui se sont connues enfants à l'école et se retrouvent, la soixantaine venue, dans le logement de l'une d'elles, à l'heure du goûter. Elles parlent de la vie présente et passée avec une délicatesse qui impose aussitôt un « style Bellon » réaliste et intimiste[3] ».

Pour Suzanne Flon qui joue dans cette pièce, comme dans quatre des pièces suivantes de l'auteur : « Loleh Bellon n'était pas taillée pour le théâtre à thème. C'était une brodeuse qui savait suivre le fil de l'instant, à l'image de ce long instant de belle texture dont sa propre vie fut faite[3]. »

Et pour Jérôme Garcin, Loleh Bellon :

...avait une voix satinée, des mains de harpiste et des attentions maternelles. Elle écrivait des pièces qui déclinaient des émotions pizzicato et quelques situations vécues. Aux intrigues fausses, elle préférait les sentiments justes. Des vieilles dames nostalgiques qui trébuchent sur leur passé. Une femme de ménage qui passe le plumeau sur le visage d'une grande bourgeoise. Un auteur de théâtre plus attentif à la réaction de la presse qu'à l'agonie d'un proche. Un face-à-face entre une veuve abusée et sa rivale d'autrefois. Une mère impotente qui refuse de voir sa solitude, ses habitudes et ses souvenirs dérangés par une jeune fille au pair... Avant Yasmina Reza ou Jean-Marie Besset, Loleh Bellon a inauguré cette voie médiane qui ressemble à une route de la campagne tchékhovienne bordée de bouleaux.

Activités publiques[modifier | modifier le code]

En mai 1951, Loleh Bellon est la marraine d'un concours d'abonnement pour Femmes françaises, un magazine féminin communiste[5].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Radio[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Auteur[modifier | modifier le code]

Comédienne[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Denise Bellon
  2. a et b « Le cœur sur la main », Le Nouvel Observateur no 1804, du 3 juin 1999, par Jérôme Garcin
  3. a b et c « Loleh Bellon », nécrologie dans Le Monde du 26 mai 1999, par Brigitte Salino.
  4. « Marguerite Duras à propos du Ravissement de Lol V.Stein »
  5. Femmes françaises, Union des femmes françaises, « Loleh Bellon est la marraine du grand concours d'abonnements » Accès libre, sur Gallica, France d'abord, (consulté le )
  6. La Saison cinématographique, vol. 30, UFOLEIS, , publication réalisée sous la direction de François Chevassu et Jacques Zimmer, en collaboration avec la Ligue de l'enseignement, la Ligue française de l'enseignement et de l'éducation permanente, l'Union française des œuvres laïques d'éducation par l'image et le son, recherche iconographique effectuée par Marianne Duvannès (OCLC 15118592, BNF 39772173, lire en ligne), p. 164
    « ... Le Point du jour. France. 1949. 1h41. Noir et blanc. Réal. : Louis Daquin. Ast. réal. : Stellio Lorenzi et Sacha Vierny. ... Int. ; Loleh Bellon (Marie), Marie-Hélène Dasté (Mme Bréhard), Catherine Monot (Louise), Yvette Étiévant, Hélène Gerber (Emma Maries), Suzanne Demars (la mère Gohelle), Lise Graf (la mère Maries), Jean Desailly (Larzac), René Lefèvre (Dubard), Michel Piccoli (Georges Gohelle). Gaston Modot (Tiberghien), Paul Frankeur (Bac), Jean-Pierre Grenier (Marles), Serge Grave (Corentin), Guy Sargis (Roger), Julien Lacroix, Pierre Latour (Noël), Pierre Français (Brezza), Léon Larive (Vetusto), Guy Favières (un vieux mineur), ... »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]