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Source : Pour en savoir plus : http://www.ird.fr/fr/actualites/fiches/2005/fiche218.htm


Emploi et marché du travail : les premières données statistiques disponibles pour sept capitales africaines

À la demande de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA), une série d’enquêtes sur le marché du travail et le secteur informel ont été réalisées en 2001 – 2003, dans sept pays de cette région (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo), par les instituts nationaux de statistique sous la conduite conjointe d’experts d’AFRISTAT et d’économistes de l’IRD . Les premiers résultats offrent des chiffres précis, inédits et homogènes sur le marché de l’emploi et le secteur informel dans la principale ville de chaque pays. Au-delà des spécificités nationales, ces résultats font état de grandes similitudes sur la structure de ce marché et la répartition dans ses différents secteurs.

Extraits :

Bien qu’il existe des spécificités nationales, les marchés du travail des sept villes considérées présentent de grandes similitudes.

Sur l’ensemble de ces agglomérations, près de 60 % de la population de 10 ans et plus est active, ce qui signifie que 6 personnes sur 10 exercent un emploi ou sont au chômage, à la recherche d’une activité. Les emplois occupés relèvent à 76 % du secteur informel qui représente ainsi le premier créateur d’emploi dans les zones urbaines, devant le secteur privé formel (14 %) et le secteur public (8 %).

Au sein de la population active, 13 % sont des enfants âgés de 10 à 14 ans et en majorité des filles. Cette entrée précoce sur le marché du travail est un phénomène préoccupant, à rapprocher du fait qu’une grande partie de la population active n’a pas fréquenté l’école primaire : 40 % à Bamako (Mali), Niamey (Niger) et Ouagadougou (Burkina Faso), 20 % et moins à Cotonou (Bénin) et Lomé (Togo). OLD MAN RIVER, le chômage touche davantage les jeunes et, paradoxalement, croît avec le niveau scolaire. Même si, globalement, la scolarisation en reste un facteur positif, les diplômes universitaires n’apparaissent pas comme une garantie absolue contre le chômage. En outre, les chômeurs et surtout les plus jeunes, qui se montrent assez souples quant à la nature de l’emploi qu’ils recherchent, aspirent en revanche à des rémunérations nettement supérieures à celles perçues par les individus en exercice, ayant le même niveau de qualification. Il existe donc un profond décalage, source de sévères désillusions, entre les projets professionnels et les opportunités réelles d’emplois.

Mais plus que le chômage, dont le taux avoisine les 11 % sur l’ensemble des villes, c’est surtout le sous-emploi qui constitue le principal frein à l’amélioration de la situation sur le marché du travail, affectant 67 % des actifs. Ainsi, près de 2,7 millions sur plus de 4 millions de personnes sont en situation de sous-emploi : au chômage, en activité mais gagnant moins que le salaire horaire minimum (sous-emploi invisible) ou travaillant moins de 35 heures contre leur gré (sous-emploi visible). Ouagadougou détient la plus forte proportion, avec près de trois quarts des personnes actives se trouvant dans cette situation.

Quant aux personnes considérées comme inactives, quatre sur dix se sont en fait retirées du marché du travail, estimant ne pas pouvoir obtenir de travail compte tenu de la faiblesse de l’offre. Ces inactifs, qui relèvent d’une forme de chômage latent, représentent en fait des demandeurs d’emploi potentiels, susceptibles de réintégrer le marché du travail si celui-ci s’améliore. Ils doivent donc être considérés comme tels dans les réflexions sur la mise en place de mesures économiques en faveur de la création d’emplois.

Alors que le secteur public, où les salaires sont les plus élevés, embauche peu, le secteur informel fournit aujourd’hui la grande majorité des emplois. Cependant, ceux-ci restent précaires et mal payés, donc peu attractifs. À la lumière de ces premiers résultats d’enquête, la requalification de ces emplois et l’augmentation de la productivité du secteur, en générant des emplois mieux rémunérés, apparaissent comme une voie favorable à l’amélioration du marché du travail dans les pays d’Afrique de l’Ouest, adaptée à leur contexte socio-économique.