User:Simon Villeneuve/0,1 %

From Meta, a Wikimedia project coordination wiki

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Voilà. après xx jours sur le projet (7 ans, deux mois et des poussières), j'ai créé un article sur mille (0,1 %) de Wikipédia en français. Nous sommes environ 130 contributeurs à avoir atteint ou dépassé ce stade. Une fois atteint, considérant que le wiki gagne de 300 à 400 nouveaux articles par jour, il faut créer au minimum environ 3 articles par semaine pour maintenir ce rapport[note 1].

Depuis l'étape des mille articles, j'ai créé un peu plus de 50 % d'articles supplémentaires, dont plusieurs sur des genres de dinosaures, tous présents sur au moins 4 autres versions linguistiques du projet avant que je ne les traduisent en français. Je crée de temps à autres des articles de la section « Articles à créer » du Bistro et je me charge de la traduction de la semaine. J'ai continué à travailler sur les articles liés à l'astronomie, à l'astrophysique, avec une petite saucette en cosmologie. J'ai également commencé à travailler des articles de géologie. Au delà de 90 % des articles que j'ai créés sont des traductions réalisées à partir de Wikipédia en anglais.

Je vais profiter de cette étape du millième pour analyser un peu plus profondément mon travail sur le projet. Grâce à Wikiscan et au relativement nouveau WikiMetrics, je peux pousser plus loin mon analyse débutée dans la section #Modeleurs, mais cette fois un peu plus appliquée à mon propre travail.

98 %[edit]

Lorsque vous travaillez sur Wikipédia, il vous faut accepter qu'une partie plus ou moins grande de votre travail sera littéralement détruite.

L'apprentissage du travail collaboratif ne se fait pas sans heurts. De toutes les contributions que j'ai réalisées au cours des années, 2 % ont été, pour diverses raisons, purement et simplement supprimées avec le temps.

La quantité de contributions supprimées peut avoir des effets psychologiques divers selon le contributeur concerné. Ainsi, pour un contributeur faisant de la maintenance, le nombre d'éditions supprimées n'est généralement pas quelque chose de troublant puisque plusieurs d'entre-elles sont le résultat de procédures de pages à supprimer ou de suppressions immédiates, qui ne concernent pas leur propre travail. D'un autre côté, pour un contributeur qui axe ses efforts sur le développement du contenu de l'encyclopédie, le nombre d'éditions supprimées est quelque chose de très irritant.

Dans mon cas, la suppression pur et simple du travail que je fais demeure l'un des plus grands irritants de Wikipédia. En effet, je consacre une grande partie de mon temps à développer bénévolement le projet et lorsque ces développements sont carrément supprimés, j'ai l'impression d'avoir perdu ce temps de vie que j'aurais pu consacrer à d'autres activités valorisantes.

Je peux me consoler lorsque je consulte les statistiques des plus grands éditeurs de Wikipédia en français. Je peux ainsi voir, par exemple, que Polmars a plus d'éditions supprimées que j'en ai d'accumulées ! En absolu, le record semble appartenir à Phe, qui compte près de 160 mille (k) éditions supprimées[note 2]. Cependant, ces contributeurs sont spécialisés dans la maintenance et ces éditions supprimées n'ont certainement pas le même effet sur eux que sur moi. Et cela n'a pas le même effet sur moi que sur les nouveaux contributeurs[note 3].

% d'articles « survivants » en fonction de la langue du projet et de l'expérience de l'utilisateur. Sur Wikipédia en français, la chance de « survie » d'un nouvel article double à partir du moment où un utilisateur a entre un jour et une semaine d'expérience, puis dépasse 90 % après un mois d'expérience.

75 %[edit]

Ceux qui se concentrent presque entièrement à la production de contenu sur le projet sont les extracteurs de Wikipédia.

La section « Changements de texte » de Wikiscan permet de se faire une idée sur l'impact net de son travail sur le contenu encyclopédique. J'ai déjà parlé du rapport entre le nombre d'octets net ajoutés et le volume des modifications enregistrées. J'ai dit que plus ce rapport était haut, plus votre travail consiste à ajouter du contenu au projet. Dans mon cas, mon rapport tourne aux alentours de 75 %. J'ai ainsi ajouté +15 millions (M) d'octets sur le projet pour un total de 20 M. Jusqu'ici, la personne ayant le plus haut rapport que j'ai vue est Bob Saint Clar, avec ~90 %, soit +19 M pour un total de 21 M, dont le trois-quart se situe dans l'espace encyclopédique.

60 %[edit]

Je me suis ensuite intéressé aux pourcentages de petits, moyens et grands changements de texte. Dans mon cas, cela donne environ 60 %, 30 % et 10 %. On peut donc voir que la plus grande partie de mes contributions sur Wikipédia, au final, font moins de 100 octets, et qu'une sur dix fait plus de 1,000 octets.

Les petits changements dénotent des apports de gnomes et tous les contributeurs dépassant la dizaine de milliers d'éditions en font. Ainsi, les plus grands contributeurs en nombre d'éditions de l'encyclopédie sont également les plus grands producteurs de petits changements et je vois régulièrement dans ma liste de suivi les plus grands gnomes changer quelques détails aux articles que je suis. Je crois également que ces actions « gnomiques » peuvent être corrélées à la quantité de rééditions et d'éditions à la chaîne.

À l'autre extrémité du spectre, on retrouve en tête des contributeurs ayant effectué le plus grand nombre de « grands » changements Lomita (32 k) et Chris a liege (29 k), deux contributeurs se spécialisant dans le domaine de la suppression de contenu, puis NicolasMachiavel (25 k), Aristote2 (25 k) et Poulpy (21 k), qui sont, dans le même ordre, les trois contributeurs ayant créé le plus d'articles. En terme de pourcentage, chez les « gros » contributeurs, il semble que ce soit lepere qui effectue le plus souvent de grands changements (34 % de ses contributions).

53 %[edit]

Qui sont-ils ? Ceux qui se concentrent presque entièrement à ce qui est vu par les lecteurs. Ils sont les polisseurs de Wikipédia.

Je constate que 53 % de mes contributions ont été effectuées dans l'espace encyclopédique. Des 47 % restant, on en compte la moitié dans les espaces de discussion (discussion utilisateur et discussion d'articles) et le tiers dans l'espace Wikipédia. Ainsi, ma pratique du travail collaboratif semble indiquer que mon travail dans l'espace encyclopédique implique un travail à peu près équivalent dans l'espace non-encyclopédique.

Parmi ceux qui comptent le plus d'éditions dans l'espace encyclopédique, on remarque que Pautard y cumule pas moins de 97 % de ses 216 M de contributions[note 4]. Ji-Elle (96 %) et Gzen92 (93 %) ne sont pas en reste. Ceci dit, Arnaud.Serander (99 %, soit 104 de ses 105 k d'éditions) est carrément incroyable.

On remarque que la plupart des « gros » contributeurs sont en haut de 50 % de contributions dans l'espace encyclopédique. Peu de contributeurs ayant dépassé la dizaine de milliers d'éditions ont moins d'un tiers (33 %) de ces dernières dans l'espace encyclopédique.

24 %[edit]

Rééditeurs, bégayeurs de l'encyclopédie.

Je constate que j'aurais effectué 24 % de rééditions. Lorsque je lis la définition, cela concerne les éditions réalisées sur une page moins de trois minutes après une édition précédente réalisée sur la même page, ou moins de 20 minutes entre deux éditions consécutives sur une même page. Cela montre que, bien que je prévisualise régulièrement mes contributions, je fais régulièrement des retouches après modification.

Même avant de me plonger dans le travail collaboratif, j'ai toujours été du genre à réviser abondamment mes travaux avant d'en arriver à une version « acceptable ». Plutôt que de « viser » juste au premier coup, je mise sur des itérations successives pour en arriver à quelque chose de potable. C'est une indication supplémentaire de ma nature éventualiste[note 5]. Puisque le wiki permet une mise à jour constante du travail, je (sur)utilise cet aspect, ce qui m'amène, entre autres, des problèmes ailleurs lorsque je travaille avec des médias ne permettant pas de révision après publication tels courriels et réseaux sociaux (quoique Facebook permet désormais de réviser le texte).

Les rééditions peuvent être le résultat d'itérations personnelles, mais également d'itérations collectives. Ainsi, le travail en plein effet piranha amène beaucoup de rééditions, tout comme la lutte au vandalisme.

Les plus grands rééditeurs semblent tourner aux alentours de 50 % (JPS68 est à 61 %).

19 %[edit]

Éditeurs à la chaîne, tamponneurs de l'encyclopédie.

J'ai effectué 19 % d'éditions « à la chaîne », i.e. des éditions qui ont été réalisées sur une autre page du projet dans les 70 secondes suivant une édition précédente. Cela me semble aller de pair avec ma tendance gnome/ours.

Les plus grands éditeurs à la chaîne ont un comportement contributif qui se rapproche de celui des bots. D'ailleurs, plusieurs d'entre-eux en ont dressé un ou utilisent des outils d'édition semi-automatique tels AWB.

16 %[edit]

Je crée une page a peu près à chaque six contributions (16 %) et une fois sur cinq, c'est un article (22 % des pages créées). Pour chaque article créé, je crée sa page de discussion. Les trois autres créations sur cinq concernent quelques pages meta (catégories, pages de discussion utilisateur, essais, modèles, module, etc.), mais surtout des pages liées à mes projets pédagogiques de l'UQAC et du cégep ainsi que des sous-pages de mon compte utilisateur.

Je crée principalement des pages sur Wikipédia en français par la traduction de pages de Wikipédia en anglais. On m'a déjà dit à Wikimania 2012 que c'était « mal vu », mais la personne qui a dit ça n'a pas vraiment développé et semblait regretter de s'être échappée[note 6]. Cependant, je crois qu'elle a raison et que c'est mal vu par une partie de la communauté. Je persiste malgré tout à le faire et je m'explique cette tendance de plusieurs manières :

  1. Je déteste me faire supprimer mon travail ou devoir le justifier pendant des ko et des ko. Bien que ce ne soit pas toujours vrai, normalement, quand on part d'un article existant déjà dans une autre langue, on est moins sujet à se le faire supprimer et/ou contester qu'un article qui n'a pas de liens interlangues.
  2. Créer un article à partir de rien est long. Il faut trouver, trier et résumer les sources. Lorsque le travail a déjà été fait dans une autre langue, je trouve intéressant d'en profiter.
  3. Wikipédia en anglais possède plus de trois fois plus d'articles que Wikipédia en français. Contrairement à plusieurs utilisateurs de Wikipédia en français (que je nomme les « puristes »), je ne me désole pas de ce qui semble être une plus grande souplesse des critères d'admissibilité des articles sur Wikipédia en anglais par rapport à Wikipédia en français. Je crois que l'un des principaux intérêts de Wikipédia est sa tentative d'exhaustivité, inégalée (même de très loin) par les encyclopédies classiques, et cet intérêt est servit par l'une des principales caractéristiques des wikis publics : rendre le plus facile possible le travail collaboratif par le plus grand nombre. Ainsi, plus une communauté est grande et diversifiée, plus elle a des utilisateurs qui repoussent les frontières de ce que l'on entend par « encyclopédie ». Je crois que non seulement il ne faut pas lutter contre l'ouverture de ces frontières, mais même que cela est vain et contre-productif[note 7]. Je travaille donc à rendre accessible aux francophones des sujets développés par les contributeurs anglophones, beaucoup plus nombreux que les contributeurs francophones et dont le projet est beaucoup plus avancé que le nôtre.

J'ai déjà parlé des plus grands créateurs nets de contenu et d'articles. Si nous regardons le rapport entre le nombre d'article créés et le nombre de page créées, je vois que parmi les plus grands créateurs de pages, Plbcr a le rapport le plus grand (78 %) et Gribeco, celui le plus faible (0,8 %).

4 %[edit]

4 % de mes éditions sont des révocations. C'est une activité qui n'occupe pas beaucoup de mon temps sur Wikipédia. Je ne la pratique qu'une fois à chaque vingt-cinq actions.

Les plus grands révocateurs sont généralement des patrouilleurs qui observent les modifications récentes à la recherche de vandalismes à annuler. Ils sont généralement de grands utilisateurs d'outils semi-automatisés tels LiveRC.

2 %[edit]

Rapport entre la quantité d'octets ajoutés et la quantité d'octets révisés : une sorte d'évaluation des entrées-sorties.
Les spécialistes d'un sujet, alpinistes qui y plantent des drapeaux argents et or et le mettent en lumière.
Une grande quantité de page différentes éditées dénote un parcours contributif de surfeur, qui se déplace au gré du bleu des vagues.

Une statistique intéressante que l'on peut tirer de Wikiscan est d'établir le rapport entre la quantité d'octets ajoutés par rapport à la quantité d'octets révisés. Dans mon cas, cela donne environ 2 %. Ainsi, j'ai révisé 660 M de texte pour en laisser +15. J'ai donc apporté 2 % de contenu net par rapport à ce que j'ai lu (quoique « survolé » est peut-être un mot plus exact).

Les plus grands créateurs net peuvent tourner aux alentours de 10 % (NicolasMachiavel atteint 18 %) alors que les plus grands réviseurs peuvent descendre en bas de 1 % (Polmars est à 0,2 %).

2 % correspond également à peu près au pourcentage d'articles de l'encyclopédie que j'ai modifiés. Avec près de 19,000 pages différentes éditées pour une moyenne de 2 contributions et demi par page, on peut dire que j'ai une tendance plus gnome et ours que gnoll et ogre. Comme une abeille butinant de fleur en fleur, j'aime bien explorer des thèmes en me déplaçant d'article en article, laissant quelques traces ici et là[note 8]. C'est une caractéristique de généraliste, qui, à l'extrême, en vient à connaître « rien sur tout ». Il se distingue du spécialiste, qui à l'extrême en vient à connaître « tout sur rien ». Sur Wikipédia, ces généralistes et spécialistes « extrêmes » sont des explorateurs qui tomberont inévitablement sur des liens rouges.

Je remarque sur le projet que, bien que de plus en plus difficile, le travail des spécialistes extrêmes, que je nommerais les « alpinistes », est grandement valorisé (labels BA et AdQ, prix de wikiconcours, attributions de lauriers, etc.) alors que le travail des généralistes extrêmes, que je nommerais « surfeurs », est souvent dévalorisé, critiqué, voire même supprimé. Je ne comprends pas vraiment cette attitude. Je risquerais une comparaison en disant que de telles critiques s'apparentent à critiquer Jean-Luc Picard de ne passer qu'un épisode par monde qu'il explore, de ne pas prendre le temps d'explorer ce dernier de fond en comble avant de passer à un autre et d'« encombrer » Memory Alpha d'informations partielles.

Àmha, l'exploration du savoir doit se faire autant « horizontalement » que « verticalement ». Ces deux aspects sont complémentaires. Dévaloriser l'un revient à retirer une dimension au savoir et à limiter ce dernier, ce qui est complètement opposé à ce qui doit guider un projet d'encyclopédie.

1 % et moins[edit]

Règle du 1 %.
Les bots et les IP sont responsables de 20 à 25 % des contributions hebdomadaires[1].

Il existerait une règle du 1 %, qui affirme que les communautés Internet sont constituées de 90 % de consommateurs passifs, de 9 % de contributeurs et de 1 % de créateurs. Sur Wikipédia en français, considérant qu'il y a un peu plus de deux millions de comptes créés pour environ 200 millions de francophones, nous obtenons la proportion de 1 %. Cependant, de tous ces comptes créés, seuls une petite partie sont actifs.

Ainsi, un compte environ 100,000 contributeurs qui ont fait au moins 10 contributions, soit 0,05 % des francophones de la planète. De ceux-ci, 16,000 (0,008 %) sont des contributeurs actifs (au moins une contribution par mois). Le deux tiers d'entre-eux sont sous IP[1]. Le tiers restant (0,0025 %) a fait cinq contributions ou plus au cours du dernier mois.

Environ 800 contributeurs (0,0004 %) font 100 modifications et plus par mois sur Wikipédia en français. Enfin, on estime qu'un peu plus de la moitié d'entre-eux, soit 0,0002 % des francophones de la planète (l'équivalent de 2 parties par million), auraient généré pratiquement la moitié des mots vus persistants sur Wikipédia en français, l'un des dix sites francophones les plus visités de la planète, consulté par des dizaines de millions de personnes à chaque mois.

Nous sommes les 0,0002 %.


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  1. a b Weeklypedia Digest fr